les inconnus
Plus j’y pense et plus je trouve cette idée folle.Je. Il est simplement impossible de les compter, ni même de se souvenir de tout le monde. Et se faisant repensant à ses « amis » je repense à ces personnes que j’ai juste croisées, dans le train, lors de concert, dans les bars. Et ceux là ne fûrent pas moins des points de contacts avec le monde.
Il y a ce contrôleur qui m’avait invité à faire le trajet dans la cabine du conducteur, ce militaire qui me raconta sa vie lors d’un Perpignan-Lyon, ce développeur d’antivirus informatique, très bon danseur de tango, rencontré à Hambourg, et qui voulait apprendre le français et l’italien. Plus loin encore dans mes souvenirs il a ce type qui fit le signe de croix au dessus de ma tête un jour que je prenais le car pour rentrer chez moi, en demandant que le ciel me bénisse. Et cette femme, écrivain, dans ce bar qui vint me parler pour me dire à quel point elle m’avait trouvée belle, assise seule avec ma bière.
Ce petit punk avec lequel j’ai parlé fleurs et jardins une nuit dans le métro berlinois. Et cet homme rencontré en sortant du mariage de mon amie, qui m’a raccompagné chez moi etembrassé sous le porche de mon immeuble.
Je me rappelle aussi de cette fille étrange, incroyablement belle, et qui malgré ces 20 ans passés suçait son pouce et serrait très fort contre elle un oreiller bleu ciel. Je ne pouvais détacher mon regard et ne cessais de me demander quelle était son histoire.
Et c’est bien de cela dont il s’agit, de leurs histoires de notre histoire, en fait, le premier niveau de l’Histoire.